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Groupe de chasse 1/2 "Cigognes"

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Fondation

En juin 1912, l’état-major général de l’armée décide de former les premières escadrilles de l’aéronautique militaire française. La BL 3, tirant son nom de l’appareil qui l’équipe, le Blériot XI-2, est constituée à Pau. Cette escadrille part ensuite pour Belfort, sous le commandement de l'armée d'Alsace et c’est à l’occasion de ce mouvement que ses avions sont comparés aux « cigognes annonciatrices du printemps en Alsace ». Pour la première fois le nom de cigogne est prononcé pour désigner la « 3 » (ou BL 3). Cette image marque les esprits mais ne se traduit pas concrètement.

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La Première Guerre mondiale fait rage et les batailles aériennes se succèdent. En 1916, les escadrilles se sont multipliées et bientôt s'impose la nécessité de créer des Groupes de Combat (GC) pour plus d'efficacité organisationnelle et tactique. Ainsi, l’état-major demande au groupe de combat de la Somme, auquel appartenait la « 3 », de choisir un insigne par escadrille et de le peindre, de façon très visible sur le fuselage de chaque appareil. Plusieurs projets sont proposés, nombreux sont favorables au coq, mais le commandant du groupe préféra finalement la « cigogne » à laquelle l’ancienne BL3 avait été comparée en 1912 : nom symbolique évoquant, avec les grands oiseaux migrateurs, les foyers d’Alsace pour lesquels luttaient et mourraient les jeunes hommes de France.
Le commandant Brocard choisit lui-même une cigogne blanche aux ailes basses qu’il fit peindre sur un Nieuport de la « 3 ». Il demanda ensuite aux autres escadrilles de peindre des cigognes différentes sur leurs avions. La tradition des insignes s’est ensuite développée mais les escadrilles des cigognes ont toujours gardé leur identité et tous les avions qui ont équipé ces glorieuses unités furent marqués par ces symboles.

Le GC n°12 est créé officiellement en décembre 1916 par la réunion de plusieurs escadrilles dont le point commun est la cigogne comme emblème. Il achève le conflit avec un palmarès à nul autre pareil. Ses pilotes homologuent 444 victoires, auxquelles s'en ajoute un nombre quasi-identique non-homologuées. Parmi les noms qui ont fait sa gloire émergent ceux de Georges Guynemer (53 victoires), René Fonck (75), René Dorme (23) ou Alfred Heurtaux (21).

Entre-deux-guerres et Seconde Guerre mondiale

La période d'entre-deux-guerres n'est qu'une suite de transferts d'entités de tutelle. En 1933, l'unité est renommée Groupe de Chasse I/2 avec deux escadrilles, la SPA 3 et la SPA 103. Il séjourne à Tours jusqu’en 1936 et à Chartres jusqu’en 1939. Les Dewoitine 500 et 501 ont fait place aux Nieuport 62 mais au printemps 1939 arrivent les Morane 406.

Lors de la campagne de France, le palmarès du Groupe est de 28 victoires (21 sûres et 7 probables) dont 9 au capitaine Williame et 7 au sergent de Puybusque. Mais le groupe a perdu six pilotes dont le commandant de la SPA 103. Pour ses nombreux faits d’armes, la croix de guerre est épinglée au fanion du Groupe 01.002.
Le groupe est dissout en août 1940 avant d'être reconstitué en juillet 1941 sur la base de Châteauroux. Le 14 mai 1942, les premiers avions sont convoyés vers l’Afrique du Nord et en janvier 1944, déjà sous autorité alliée, l’ensemble du personnel arrive en Ecosse sur la base d’Ayr. Il devient officiellement le No. 329 Squadron de la R.A.F. et se voit équipé de Spitfire V-A, puis de Spitfire IX. Il participe ainsi, sous le commandement du Lieutenant-Colonel Fleurquin, le 6 juin 1944, au débarquement, assurant le contrôle du ciel au-dessus des plages et effectuant des missions d'attaque au sol à l'avant de la tête de pont.

En août 44, les « cigognes » rentrent en France sur le terrain de Semmervieu. Leur chef en est alors le capitaine Ozanne. Les missions quotidiennes sont l’attaque au sol et la destruction des sites de V1 et V2 ainsi que les convois terrestres et fluviaux. Cela n’empêche pas le groupe de mener un certain nombre de combats aériens. En novembre 1944, le No. 329 Squadron est officiellement dissous et le GC I/2 est réintégré à l'armée de l'air.
Juste une petite note historique concernant cette sombre période : le Groupe ne peut prétendre au statut d'unité des Forces aériennes de France Libre (FAFL) puisqu'il n'a pas été formé sur un sol étranger sur ordre du chef de la France Libre, le général De Gaulle. Il n'en reste pas moins que ses hommes ont suivi l'élan libérateur nourri par le débarquement allié en Afrique du Nord et embrassé une cause plus noble.

L'expérience indochinoise

Le 1er novembre 1945, le GC I/2 intègre la 2e escadre nouvellement recréée.
En juin 1946, elle est désignée pour partir en Extrême-Orient. Par bateau, le Groupe arrive à Saïgon en août où il relève la 1ère Escadre qui lui laisse 21 Spitfire. La campagne d’Indochine s’achève le 1er octobre 1947, au cours de laquelle, en 14 mois, ont été effectuées 3750 heures de vol de guerre.
A la prise d’armes marquant le retour en Métropole, les Cigognes reçoivent la fourragère de la Médaille Militaire, et la Croix de Guerre 39-45 ornée de quatre palmes, à l’image de son ancienne de 14-18. En janvier 1948, débute la transformation sur P-47 Thunderbolt, avion sur lequel le Groupe rejoint le terrain de Comblence en avril.

L'entrée dans la chasse à réaction et l'arrivée à Dijon

Un an plus tard, il est le premier à être transformé sur avion à réaction Vampire. La même année, les « Cigognes » sont affectées à Dijon. Les cinq premiers Vampires s’y posent le 10 juin. Deux ans plus tard, c'est le début de la transformation sur Ouragan. Près de 13 000 heures de vol sont effectuées sur cet appareil jusqu’en mai 1956, date à laquelle le Groupe change de matériel et reçoit les Mystère IV A.

En octobre 1956, les « Cigognes » décollent à destination d’Israël via Brundisi et Chypre. Elles participent sous l’appellation « Squadron 199 » aux opérations de Suez.

Le 18 mars 1961, le capitaine de Rousiers pose le premier Mirage III C sur la base de Dijon. Sur ce type d’appareil, en un peu plus de sept ans, les pilotes accomplissent plus de 25 000 heures de vol.
La deuxième moitié de l’année 1968 marque l’arrivée du Mirage III E. Au total, 83 139 heures en 97 716 sorties ont été effectuées sur cet avion.

Le temps du Mirage 2000

L’arrivée du Mirage 2000 C, le 2 juillet 1984 a marqué sans aucun doute un tournant pour le Groupe et pour l’Armée de l'Air. C'est le premier escadron équipé du premier chasseur à commandes de vol électriques, un concurrent direct des avions les plus modernes en service alors, tel le F-16 ou le F-15. Le 1/2 est d'abord l'unité de transformation, équipée de monoplaces mais aussi de biplaces. Il ouvre la voie, rédige les manuels opérationnels et défriche le terrain inconnu dévoilé par cette nouvelle machine.

A partir du 8 avril 1993 et jusqu’en octobre 1996, le Groupe de chasse « Cigognes » participe, aux côtés des 12ème et 5ème Escadre et des avions de l’OTAN, à l’opération « ALYSSE » au dessus de l’Irak dans le cadre des résolutions des Nations Unies.
En juin 1995, lors de la réorganisation de l’Armée de l'Air, la 2ème Escadre de chasse est dissoute ; le Groupe de chasse 1/2 « Cigognes » devient alors une unité complètement autonome. Quelques mois plus tôt, il avait accueilli une autre escadrille, la SPA 12 "Cigogne à ailes déployées", formant ainsi une unité à trois escadrilles.

De l'arrivée du Mirage 2000-5 à nos jours

En Mars 1999, les premiers Mirage 2000-5 se posent sur la base de Dijon. Si extérieurement, l'avion est identique à la version C (à quelques détails près), l'armée de l'air s'ouvre un horizon nouveau, renforcée par l'entrée en service des missiles MICA. La "2" devient une unité "Fox 3", c'est à dire capable de tirer des ar mes autonomes hors de la portée visuelle. Avec son système de navigation et d'attaque organisé autour du radar RDY, c'est un ensemble de tactique totalement nouve au qui s'offrent aux pilotes de -5. Pendant quelques années, jusqu'à la confirmation de la valeur du Rafale, la "2" est ses Mirage 2000-5 forment la colonne vertébrale de la défense aérienne française, l'outil principal de supériorité aérienne.
A ce titre, le Groupe participe à l'opération Harmattan de bombardement des forces libyennes en 2011, offrant une couverture aérienne aux missions d'attaque au sol.
Cette même année, les Cigognes quittent leur nid dijonnais pour s'installer sur la base aérienne 116 de Luxeuil, où elles se trouvent aujourd'hui.

Actuellement le Groupe de Chasse 01.002 « Cigognes » abrite les prestigieuses escadrilles de la SPA 3 dite de Guynemer, de la SPA 103 dite de Fonck et de la SPA 26 dite de Saint-Galmier arrivée en 2009 en remplacement de la SPA 12, mise en sommeil. Ce sont elles qui, ensemble ou séparément, ont écrit l’histoire du Groupe et fait ses traditions.

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